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LE BOSSU.

maître Louis, — si nous sommes Français… si nous sommes catholiques… si nous comptons nous établir ici… si nous nous déplaisions dans l’endroit que nous avons quitté… si vous faites maigre le vendredi et le samedi, — vous, mademoiselle… si votre confesseur est à Saint-Eustache ou à Saint-Germain l’Auxerrois…

Il reprit haleine, et continua tout d’un trait :

— Et ci et l’autre… patati, patata… pourquoi nous sommes venus demeurer justement rue du Chantre au lieu d’aller loger ailleurs, — pourquoi vous ne sortez jamais (et à ce sujet, madame Moyneret, la sage-femme, a parié avec la Guichard que vous n’aviez qu’une jambe de bonne)… pourquoi maître Louis sort si souvent… Pourquoi le bossu… Ah ! s’interrompit-il, — c’est le bossu qui les intrigue !… La mère Balahault dit qu’il a l’air d’un quelqu’un qui a commerce avec le mauvais…

— Et tu te mêles à tous ces cancans, toi Berrichon ! fit Aurore.

— C’est ce qui vous trompe, notre demoiselle. — N’y en a pas comme moi pour savoir garder son quant-à-soi… mais faut les entendre !… les femmes surtout… ah ! Dieu de Dieu ! les femmes ! n’y a pas à dire ! je ne peux pas mettre tant seulement les pieds dans la rue