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LE BOSSU.

» Les autres, ses ancêtres, avaient fait de leur mieux avant lui.

» Nous arrivâmes au plateau du Hachaz par une route étroite et tortueuse qui autrefois aboutissait au pont-levis. Il n’y a plus de pont levis. On voit seulement les débris d’une passerelle en bois dont les poutres vermoulues pendent dans le fossé.

» À la tête du pont est une petite vierge dans sa niche.

» Le château de Caylus est maintenant inhabité. Il a pour gardien un vieillard grondeur et d’abord repoussant, qui est à demi sourd et tout à fait aveugle. Il nous dit que le maître actuel n’y était pas venu depuis seize ans.

» C’est le prince Philippe de Gonzague. — Remarquez-vous, ma mère, comme ce nom semble me poursuivre depuis quelque temps ?

» Le vieillard apprit à Henri que dom Bernard, l’ancien chapelain de Caylus, était mort depuis plusieurs années. Il ne voulut point nous laisser voir l’intérieur du château.

» Je pensais que nous allions retourner dans la vallée : il n’en fut rien. — Et je dus bientôt m’apercevoir que ce lieu rappelait à mon ami quelque tragique et lointain souvenir.

» Nous nous rendîmes pour déjeuner au ha-