— C’est moi, interrompit Staupitz.
— Et que, pour les cas ordinaires, acheva le Gascon, frère Passepoil et moi, nous suffisons pour un coup de main.
— Carajo ! s’écria le Tueur, quand je suis là, d’habitude, on n’en appelle pas d’autre !
Chacun varia ce thème suivant son éloquence ou son degré de vanité ; puis Cocardasse conclut :
— Allons-nous donc avoir affaire à une armée ?
— Nous allons avoir affaire, répondit Staupitz, à un seul cavalier.
Staupitz était attaché à la personne de M. de Peyrolles, l’homme de confiance du prince Philippe de Gonzague.
Un bruyant éclat de rire accueillit cette déclaration.
Cocardasse et Passepoil riaient plus haut que les autres ; mais le pied du Normand était toujours sur la botte du Gascon.
Cela voulait dire : « Laisse-moi mener cela. »
Passepoil demanda candidement :
— Et quel est donc le nom de ce géant qui combattra contre huit hommes ?
— Dont chacun, sandiéou ! vaut une demi-douzaine de bons drilles, ajouta Cocardasse.
Staupitz répondit :
— C’est le duc Philippe de Nevers.