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LE BOSSU.

» La vieille s’agita et gronda. — J’eus crainte de la voir s’éveiller. — Flor la poussa du pied rudement comme pour me prouver la profondeur de son sommeil.

» Puis elle répéta :

» — Entends-tu, Mabel ! je veux savoir où il est !

» — J’entends, repartit la bohémienne ; — je le cherche… Quel est donc ce lieu ?… une grotte ?… un souterrain ?… Il n’y a personne autour de lui… il est couché… On l’a dépouillé de son manteau… et de son pourpoint… Ah ! s’interrompit-elle frissonnant, — je vois ce que c’est, c’est une tombe !

» Tous mes pores rendirent une sueur glacée.

» — Il vit, cependant ? interrogea Flor.

» — Il vit, répliqua Mabel ; — il dort.

» — Et la tombe, où est-elle ?

» — Au nord du camp… Voilà six ans qu’on y enterra le vieil Hadji… L’homme a la tête appuyée contre les os d’Hadji.

» — Je veux aller à cette tombe, dit Flor.

» — Au nord du camp, répéta la vieille femme ; — la première fissure entre les roches… une pierre à soulever, trois marches à descendre.

» — Et comment l’éveiller ?