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LE BOSSU.

» L’horloge à sable marquait une heure après minuit, lorsque j’entendis un bruit léger vers l’entrée de la tente.

» Je me tournai pour voir. Ce simple mouvement fit ouvrir les yeux de ma duègne noire. Elle s’éveilla à demi en grondant.

» Je ne vis rien, et le bruit cessa.

» Seulement, je n’entendis bientôt plus qu’un seul pas de sentinelle. — Au bout d’un quart d’heure, l’autre sentinelle cessa aussi de se promener.

» Un silence complet régnait autour de la tente.

» Je vis la toile osciller entre deux piquets, — puis se soulever lentement, — puis un visage espiègle et souriant apparaître.

» C’était Flor. — Elle me fit un petit signe de tête, — elle n’avait pas peur.

» Son corps souple et fluet passa après sa tête. — Quand elle se mit sur ses pieds, ses beaux yeux noirs triomphaient.

» — Le plus fort est fait ! prononça-t-elle des lèvres seulement.

» Je n’avais pu retenir un léger mouvement de surprise, et ma duègne s’était encore éveillée.

» Flor resta deux ou trois minutes immobile, un doigt sur la bouche.