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LE BOSSU.

tait patiemment les reproches et les injures d’un artisan espagnol !

» Il avait une fille. Quand il rentrait à la maison avec les quelques maravédis gagnés à la sueur de son front, il était heureux comme un roi, parce que je lui souriais.

» Une autre que vous rirait de pitié, ma mère ; mais je suis bien sûre qu’ici vous allez verser une larme. Lagardère n’avait qu’un livre : c’était un vieux Traité d’escrime, par maître François Delapalme, de Paris, prévôt juré, diplômé de Parme et de Florence, membre du Haudegenbund de Mannheim et de l’académie della scrima de Naples, maître en fait d’armes de Mgr le Dauphin, etc., etc. ; — suivi de la Description des différents coups, bottes et feintes courtoises, en usage dans l’assaut de pied ferme, par Giov.-Maria Ventura, de ladite académie della scrima de Naples, corrigé et amendé par J.-F. Delannos-Saulxure, prévôt aux cadets. — Paris, 1669…

» Ne vous étonnez point de ma mémoire. Ce sont les premières lignes que j’ai épelées. Je m’en souviens comme de mon catéchisme.

» Mon ami Henri m’apprit à lire dans son vieux traité d’escrime.

» Je n’ai jamais tenu d’épée dans ma main ;