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LE BOSSU.

tendre, poursuivit l’oncle ; don Ramon ne pouvait pas nous tromper… Le faquin se nomma don Ramiro Nunèz Tonadilla, du hameau de San José… Il est petit, barbu, les épaules hautes…

» — Je n’ai pas besoin de savoir tout cela, interrompit Henri.

» — Si fait, si fait !… Diable !… il ne faudrait pas commettre d’erreur !… L’an dernier, j’allais chez le dentiste de Fontarabie, — n’est-ce pas, mon neveu don Sanche ? — et je lui donnai un doublon pour qu’il m’enlevât une dent dont je souffrais dans le fond de la bouche… Le drôle garda ma double pistole et m’arracha une dent saine au lieu de celle que j’avais malade…

» Je voyais le front d’Henri se rembrunir et ses sourcils se rapprocher. — L’oncle don Miguel ne prenait point garde.

» — Nous payons, continua-t-il, — nous voulons que la besogne soit faite mûrement, et comme il faut… n’est-ce pas juste ?… Don Ramiro est roux de cheveux et porte toujours un feutre gris à plumes noires… Il passe tous les soirs, vers sept heures, devant l’auberge des Trois Maures, entre San-José et Roncevaux…

» — Assez, senor ! interrompit Henri ; — nous ne nous sommes pas compris.