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LE BOSSU.

Avant l’arrivée de maître Louis et de sa famille, personne ne se souvenait d’avoir rencontré le bossu dans le quartier. — Aussi intriguait-il la curiosité générale, presque autant que maître Louis lui-même, le beau et taciturne ciseleur.

Le soir, quand les petits bourgeois du voisinage bavardaient au pas de leurs portes, après la tâche finie, on était bien sûr que le bossu et les nouveaux habitants de la maison faisaient les frais de l’entretien.

Qui étaient-ils ? d’où venaient-ils ? et à quelle heure mystérieuse ce maître Louis, qui avait les mains si blanches, taillait-il ses gardes d’épée ?

La maison était ainsi aménagée : une grande salle basse avec la petite cuisine à droite, sur la cour, et la chambre de la jeune fille ouvrant sa croisée sur la rue Saint-Honoré ; dans la cuisine deux soupentes, une pour la vieille Françoise Berrichon, l’autre pour Jean-Marie Berrichon, son petit-fils.

Tout ce rez-de-chaussée n’avait qu’une sortie : la porte du perron.

Mais au fond de la salle basse, tout contre la cuisine, était adossé un escalier à vis qui montait à l’étage supérieur.

L’étage supérieur était composé de deux cham-