Estomac vide, gousset plat, perspective d’une besogne probablement dangereuse.
On peut refuser semblable besogne quand on a du pain sur la planche ; malheureusement pour Cocardasse et Passepoil, leurs passions avaient tout dévoré.
Aussi Cocardasse disait :
— Capédébiou ! je ne toucherai plus ni une carte ni un verre.
— Je renonce pour jamais à l’amour ! ajoutait le sensible Passepoil.
Et tous deux bâtissaient de beaux rêves bien vertueux sur leurs futures économies.
— J’achèterai un équipage complet ! s’écriait Cocardasse avec enthousiasme, et je me ferai soldat dans la compagnie de notre petit Parisien.
— Moi de même, appuyait Passepoil : soldat valet du major chirurgien.
— Ne ferai-je pas un beau chasseur du roi ?
— Le régiment où je prendrais du service serait sûr au moins d’être saigné proprement !
Et tous deux reprenaient :
— Nous verrions le petit Parisien… Nous lui épargnerions bien quelque horion de temps en temps.
— Il m’appellerait encore son vieux Cocardasse !