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LE BOSSU.

par M. le prince, invoquée par madame la princesse, cette page enlevée au registre de la chapelle de Caylus, sera produite et rendra la décision facile… Nous ajournons, au nom du roi, le conseil à trois jours.

— J’accepte ! repartit Gonzague avec empressement ; j’aurai la preuve !

— J’aurai ma fille et j’aurai la preuve, dit pareillement la princesse ; j’accepte !

Les commissaires royaux levèrent aussitôt la séance.

— Quant à vous, enfant, pauvre enfant ! dit Gonzague à dona Cruz en la remettant aux mains de Peyrolles, j’ai fait ce que j’ai pu… Dieu seul à présent peut vous rendre le cœur de votre mère.

Dona Cruz rabattit son voile et s’éloigna.

Mais avant de passer le seuil, elle se ravisa tout à coup. Elle s’élança vers la princesse.

— Madame, s’écria-t-elle en pressant sa main qu’elle baisa, que vous soyez ou non ma mère, je vous respecte et je vous aime !

La princesse sourit et effleura son front de ses lèvres.

— Tu n’es pas complice, enfant, dit-elle ; j’ai vu cela… Je ne t’en veux point.

Peyrolles entraîna dona Cruz.