Page:Féval - Le Bossu (1857) vol 1-3.djvu/366

Cette page a été validée par deux contributeurs.
142
LE BOSSU.

vivante malgré vous et par la protection de Dieu !

Tout le monde se leva en tumulte. Pendant un instant l’agitation fut à son comble.

Les affidés parlaient tous à la fois et réclamaient justice. Au banc des commissaires royaux on se consultait.

— Quand je vous disais, répétait le cardinal, quand je vous disais, monsieur le duc !… mais nous ne savons pas tout… Or, je commence à croire que madame la princesse n’est point folle !

Au milieu de la confusion générale, la voix de la tapisserie dit :

— Ce soir, au bal du régent… On vous dira la devise de Nevers.

— Et je verrai ma fille ! balbutia la princesse prête à se trouver mal.

Le bruit faible d’une porte qui se refermait se fit entendre encore. Puis, plus rien.

Il était temps. Chaverny, curieux comme une femme en proie d’un vague soupçon, s’était glissé derrière le cardinal de Lorraine. Il souleva brusquement la portière.

Sous la portière il n’y avait rien, mais la princesse poussa un cri étouffé.

C’était assez ; Chaverny ouvrit la porte et s’élança dans le corridor.