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LE BOSSU.

soient rendues, mais ne vous mettez pas entre elle et moi, car j’ai le talisman qui va lui ouvrir enfin les yeux.

Puis, parlant d’eux, mais pour la princesse toute seule, et s’adressant à elle directement, au milieu du silence profond qui régnait dans la salle :

— On vous a dit vrai, madame, j’avais plus d’agents que vous en France, en Espagne, en Italie… car, pendant que vous écoutiez ces accusations infâmes portées contre moi, je travaillais pour vous… je répondais à toutes ces calomnies par une poursuite plus ardente, plus obstinée que la vôtre… je cherchais, moi aussi… je cherchais sans cesse et sans repos avec ce que j’ai de crédit et de puissance, avec mon or, avec mon cœur !… Et aujourd’hui… vous voilà qui m’écoutez, maintenant !… Aujourd’hui, récompensé enfin de tant d’années de peines, je viens à vous qui me méprisez et me haïssez, moi qui vous respecte et qui vous aime… je viens à vous, et je vous dis : — Ouvrez vos bras, heureuse mère, je vais y mettre votre enfant !

En même temps, il se tourna vers Peyrolles qui attendait ses ordres.

— Qu’on amène, ordonna-t-il à haute voix, — mademoiselle Aurore de Nevers !