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LE BOSSU.

madame la princesse de tout ce qu’elle a fait pour moi !…

— Avez-vous besoin de quelque chose, Madeleine ?

— Non ! oh ! non ! s’écria celle-ci ; — il s’agit de vous, madame… rien que de vous !… Ce tribunal de famille…

— Je vous défends de me parler de cela, Madeleine.

— Madame ! s’écria celle-ci ; — ma chère maîtresse… quand vous devriez me chasser…

— Je vous chasserais, Madeleine !

— J’aurais fait mon devoir, madame… je vous aurai dit : — Ne voulez-vous point retrouver votre enfant ?

La princesse, tremblante et plus pâle, mit ses deux mains sur les bras de son fauteuil.

Elle se leva à demi. — Dans ce mouvement, son mouchoir tomba.

Madeleine se baissa rapidement pour le lui rendre. — La poche de son tablier rendit un son argentin.

La princesse fixa sur elle son regard froid et dur.

— Vous avez de l’or ! murmura-t-elle.

Puis, d’un geste qui n’appartenait ni à sa haute naissance, ni à la fierté réelle de son caractère, d’un geste de femme soupçonneuse qui