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LE BOSSU.

— Holà ! Jonas ! criait-on de toutes parts ; — as-tu bientôt fini de dîner ?

Jonas était bon prince ; il renvoyait à la Baleine. Mais on voulait Jonas.

C’était plaisir que de signer sur sa bosse. On eût signé pour signer, tant Jonas y mettait de bonne grâce.

Et puis, il n’avait pas la langue dans sa poche. Ces bossus, vous savez, ont tant d’esprit ! On citait déjà ses bons mots.

Aussi, la Baleine le guettait.

Quand il eut fini de dîner, il cria de sa petite voix aigrelette :

— Soldat, mon ami, veux-tu de mon poulet ?

La Baleine avait faim, mais la jalousie le tenait.

— Petit maraud, s’écria-t-il, tandis que Médor poussait des hurlements, — me prends-tu pour un mangeur de restes ?

— Alors envoie ton chien, soldat, repartit paisiblement Ésope II, et ne me dis pas d’injures.

— Ah ! tu veux mon chien ! rugit la Baleine, tu vas l’avoir ! tu vas l’avoir !

Il siffla et dit :

— Pille, Médor ! Pille !

Il y avait déjà cinq ou six jours que la Ba-