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LE BOSSU.

pour ouvrir les rideaux, qu’il tenait obstinément fermés… il m’empêcha ainsi de voir le Palais-Royal, et je ne le lui pardonnerai jamais… Au détour d’une petite rue, non loin de là, le carrosse frôlait les maisons… j’entendis qu’on chantait dans une salle basse… M. de Peyrolles avait la main sur le rideau, mais sa main se retira, parce que j’avais brisé dessus mon éventail !… J’avais reconnu la voix ; je soulevai le rideau… Ma petite Aurore, toujours la même, mais bien plus belle, était à la fenêtre de la salle basse.

Gonzague tira ses tablettes de sa poche.

— Je poussai un cri, poursuivit dona Cruz ; — le carrosse avait repris le grand trot ; — je voulus descendre… je fis le diable… ah ! si j’avais été assez forte pour étrangler votre Peyrolles !…

— C’était, dites-vous, interrompit Gonzague, une rue aux environs du Palais-Royal ?

— Tout auprès ?

— La reconnaîtriez-vous ?

— Oh ! fit dona Cruz, — je sais comment on l’appelle !… mon premier soin fut de le demander à M. de Peyrolles.

— Et comment l’appelle-t-on ?

— La rue du Chantre… Mais qu’écrivez-vous donc là, monseigneur ?