Page:Féval - Le Bossu (1857) vol 1-3.djvu/237

Cette page a été validée par deux contributeurs.
13
LE BOSSU.

— Gonzague, mon cousin, s’écria Chaverny d’un air plaisamment piteux, par grâce, demande quartier, ou cet ennuyeux hosannah durera jusqu’à demain.

Le prince sembla s’éveiller.

— Messieurs, dit-il sans répondre au petit marquis, car il n’aimait point la raillerie, prenez la peine de me suivre dans mon appartement ; il faut que cette salle soit libre.

Quand on fut dans le cabinet de Gonzague :

— Vous savez pourquoi je vous ai convoqués, messieurs ? reprit-il.

— J’ai entendu parler d’un conseil de famille, répondit Navailles.

— Mieux que cela, messieurs… une assemblée solennelle… un tribunal de famille où Son Altesse Royale le régent sera représenté par trois des premiers dignitaires de l’État : le président de Lamoignon, le maréchal de Villeroy et le vice-chancelier d’Argenson.

— Peste ! fit Chaverny. S’agit-il donc de la succession à la couronne ?

— Marquis, prononça sèchement le prince, nous allons parler de choses sérieuses… épargnez-nous.

— N’auriez-vous point, cousin, demanda Chaverny en bâillant par avance, quelque livre