pendance était le jeune marquis de Chaverny, trop fou pour spéculer, trop insoucieux pour se vendre.
La suite de ce récit montrera ce que Gonzague voulait faire d’eux ; car, au premier aspect, placé comme il était à l’apogée de la richesse, de la puissance et de la faveur, Gonzague semblait n’avoir besoin de personne.
— Et l’on parle des mines du Pérou ! disait le gros Oriol pendant que le maître se tenait à l’écart. L’hôtel de M. le prince vaut à lui seul le Pérou et toutes ses mines !
Il était rond comme une boule, ce traitant ; il était haut en couleur, joufflu, essoufflé. Ces demoiselles de l’Opéra consentaient à se moquer de lui amicalement, pourvu qu’il fût en fonds et d’humeur donnante.
— Ma foi, répliqua Taranne, financier maigre et plat, c’est ici l’Eldorado !
— La maison d’or ! ajouta M. de Montaubert, ou plutôt la maison de diamant !
— Ya ! traduisit le baron de Batz, té tiamant plitôt.
— Plus d’un grand seigneur, reprit Gironne, vivrait toute une année avec une semaine de revenu du prince de Gonzague.
— C’est que, dit Oriol, le prince de Gonzague est le roi des grands seigneurs !