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LE BOSSU.

Cocardasse ouvrit de grands yeux. Frère Passepoil entreprit de lui expliquer le cadeau grandiose que Philippe d’Orléans venait de faire à son ami de cœur.

— Comment ! s’écria le Gascon, chacune de ces boîtes vaudra autant qu’une ferme en Beauce ou en Brie ! Ah ! mon bon, mon bon, attachons-nous solidement à ce digne M. de Gonzague !

On toisait, on marquait. Le valet disait :

— Numéro 935, 936, 937, vous faites trop bonne mesure, l’homme ! Songez que chaque pouce vaut de l’or !

— Bénédiction ! fit Cocardasse ; c’est donc bien bon, ces petits papiers ?

— C’est si bon, répliqua Passepoil, que l’or et l’argent sont sur le point d’être dégommés.

— Vils métaux ! prononça gravement le Gascon ; ils l’ont bien mérité. A pa pur ! s’interrompit-il, je ne sais pas si c’est une vieille habitude, mais je conserve un faible pour les pistoles !

— Numéro 941, fit le valet.

Il reste deux pieds et demi, dit le toiseur, fausse coupe !

— Oïmé ! fit observer Cocardasse ; ce sera pour un homme maigre.

Le valet fut de son avis, car on mit un dernier numéro. Puis il dit :