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LE BOSSU.

— On dit qu’il est maintenant riche à millions !

— À milliards !… C’est ici la maison d’or, comme on l’appelle. Moi, je ne suis pas fier, je me ferai financier, si on veut.

— Fi donc !… homme d’argent !… mon prévôt !…

Tel fut le premier cri qui s’échappa du noble cœur de Cocardasse junior. Mais il se ravisa et ajouta :

— Triste chute ! Cependant… s’il est vrai qu’on fasse fortune là-dedans…

— Si c’est vrai ! s’écria Passepoil avec enthousiasme ; mais tu ne sais donc pas ?…

— J’ai entendu parler de bien des choses… mais je ne crois pas aux prodiges, moi !

— Il te faudra bien y croire… Les merveilles abondent… As-tu ouï parler du bossu de la rue Quincampoix ?

— Celui qui prête sa bosse aux endosseurs d’actions ?

— Il ne la prête pas… il la loue… et depuis deux ans il a gagné, dit-on, quinze cent mille livres.

— Pas possible ! s’écria le Gascon en éclatant de rire.

— Tellement possible, qu’il va épouser une comtesse !