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LE BOSSU.

— Jusqu’à ce que nous soyons grands seigneurs comme eux !

— Sandiéou ! ferons-nous une belle paire de galants, mon bon !

Le Gascon fit une pirouette, et le Normand répondit sérieusement :

— Je porte très bien la toilette !

— Quand j’ai demandé Faënza, reprit Cocardasse, on m’a répondu : « M. le chevalier n’est pas visible… » M. le chevalier ! répéta-t-il en haussant les épaules, pas visible !… J’ai vu le temps où je le faisais tourner comme une toupie !

— Quand je me suis présenté à la porte de Saldagne, repartit Passepoil, un grand laquais m’a toisé fort malhonnêtement et m’a dit : « M. le baron ne reçoit pas. »

— Hein ! s’écria Cocardasse, quand nous aurons, nous aussi, de grands laquais ! Morbiou ! je veux que le mien soit insolent comme un valet de bourreau !

— Ah ! soupira Passepoil, si j’avais seulement une gouvernante !

— A pa pur ! mon bon, cela viendra ! Si je comprends bien, tu n’as pas encore vu M. de Peyrolles.

— Non ; je veux m’adresser au prince lui-même.