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LE BOSSU.

Les estafiers n’avaient aucune idée des obstacles accumulés sur leur passage. Ces remparts qui ont pu sembler au lecteur une pauvre et puérile ressource, firent d’abord merveille.

Tous ces hommes à lourds accoutrements et à longues rapières vinrent donner dans les poutres et s’embarrasser parmi le foin. Bien peu arrivèrent jusqu’à nos deux champions, et ceux-là en portèrent la marque.

Il y eut du bruit, de la confusion ; en somme, un seul bandoulier resta par terre.

Mais la retraite ne ressembla pas à l’attaque.

Dès que le gros des assassins commença à plier, Nevers et son ami prirent à leur tour l’offensive.

— J’y suis ! j’y suis ! crièrent-ils en même temps.

Et tous deux s’élancèrent en avant.

Le Parisien perça du premier coup un bandoulier d’outre en outre ; ramenant l’épée et coupant à revers, il trancha le bras d’un contrebandier ; puis, ne pouvant arrêter son élan, et arrivant sur le troisième de trop court, il lui écrasa le crâne d’un coup de pommeau.

Ce troisième était l’Allemand Staupitz, qui tomba lourdement à la renverse.

— J’y suis ! j’y suis !