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LE BOSSU.

— Écoutez-moi seulement !

— Pour que vous insultiez encore mademoiselle de Caylus, n’est-ce pas ?

La voix du jeune duc tremblait de colère.

— Non, sur ma foi ! non… je veux vous dire… Diable d’homme ! s’interrompit-il en parant la première attaque de Nevers ; prenez donc garde !

Nevers, furieux, crut qu’on se moquait de lui.

Il fondit de tout son élan sur son adversaire et lui porta bottes sur bottes avec la prodigieuse vivacité qui le faisait si terrible sur le terrain.

Le Parisien para d’abord de pied ferme et sans riposter. Ensuite, il se mit à rompre en parant toujours, et, à chaque fois qu’il rejetait à droite ou à gauche l’épée de Nevers, il répétait :

— Écoutez-moi ! écoutez-moi ! écoutez-moi !

— Non, non, non, répondait Nevers accompagnant chaque négation d’une solide estocade.

À force de rompre, le Parisien se sentit acculé tout contre le rempart. Le sang lui montait rudement aux oreilles.

Résister si longtemps à l’envie de rendre un honnête horion, voilà de l’héroïsme !

— Écoutez-moi ! dit-il une dernière fois.

— Non ! répondit encore Nevers.

— Vous voyez bien que je ne puis plus recu-