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LE BOSSU.

une escapade galante. C’est ainsi que je veux faire mes adieux au beau pays de France !

On se rapprocha curieusement.

— Contez-nous cela, monsieur le chevalier, dit Cocardasse.

— Dites-moi, mes vaillants, demanda Lagardère au lieu de répondre, avez-vous ouï parler, par hasard, de la botte secrète de M. de Nevers ?

— Parbleu ! fit-on autour de la table.

— Elle était sur le tapis encore tout à l’heure, ajouta Passepoil.

— Et qu’en disiez-vous, s’il vous plaît ?

— Les avis étaient partagés… Les uns disaient : « Fadaise !… » les autres prétendaient que le vieux maître Delapalme avait vendu au duc un coup… ou une série de coups… au moyen desquels le duc était parfaitement sûr de toucher un homme, n’importe lequel, au milieu du front, entre les deux yeux.

Lagardère était pensif. Il demanda encore :

— Que pensez-vous des bottes secrètes en général, vous qui êtes tous experts et prévôts d’armes ?

L’avis unanime fut que les bottes secrètes étaient des attrape-nigauds, et que tout coup à fond pouvait être évité à l’aide des parades connues.