Page:Féval - Le Bossu (1857) vol 1-3.djvu/101

Cette page a été validée par deux contributeurs.
95
LE BOSSU.

Berrichon obéit.

Cocardasse et Carrigue prirent à la fois la parole, afin d’expliquer pourquoi ils voulaient fouiller le page.

Lagardère leur imposa silence.

— Que viens-tu faire ici ? demanda-t-il à l’enfant.

— Vous êtes bon, vous, et je ne vous mentirai pas, répondit Berrichon. Je viens porter une lettre.

— À qui ?

Berrichon hésita, et son regard glissa encore vers la fenêtre basse.

— À vous, répondit-il pourtant.

— Donne.

L’enfant lui tendit un pli qu’il tira de son sein. Puis, se haussant vivement jusqu’à son oreille :

— J’ai une autre lettre à porter.

— À qui ?

— À une dame.

Lagardère lui jeta sa bourse.

— Va, petit ! dit-il, personne ne t’inquiétera.

L’enfant partit en courant, et disparut bientôt derrière le coude de la douve.

Dès que le page eut disparu, Lagardère ouvrit sa lettre.