Page:Féval - La Ville-Vampire (1875).djvu/20

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
10
LA VILLE-VAMPIRE

« Et j’aime à m’étendre dans la vallée en deuil. Ô plaisirs de la tristesse, salut ! »

Et gai, gai, gai ! La bonne humeur anglaise pour toujours !


— Enfant ! appela miss Jebb, au moment où le premier coup de dix heures sonnait.

La porte s’ouvrit aussitôt, et une fillette qui atteignait à peine sa soixante-quinzième année entra avec un plateau.

Miss Jebb nous salua et ajouta :

Elle prenait le thé à dix heures : militaire !

L’enfant se retira. Le thé fut absorbé. Mylady tira de dessous son cachemire-waterproof, qu’elle avait déposé en entrant, un paquet contenant quatre volumes in-12. C’était la traduction française, publiée par Charles Gosselin, Paris, 1820, de la Biographie des Romanciers célèbres de sir Walter Scott.

— Vous voyez qu’elle est aimée en France, prononça gravement mylady en ouvrant le volume qui contenait la Vie d’Anne Radcliffe.

Je pense qu’un ressort existait à l’intérieur de cette pauvre vieille tête. Il dut se détendre tout à coup. Nous vîmes les dents de miss Jebb qui étaient