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LA TACHE ROUGE

Rien de plus.

Celles-là ont gardé le souffle, c’est tout ; elles luttent incessamment pour le pain de leur présent, entre les douleurs de la veille et les menaces du lendemain.

Voici une chose singulière : c’est parmi celles-là que vous trouvez le plus de Parisiennes.

Cette pauvre petite race, gracieuse mais chétive, semble faite pour habiter ces trous que la spéculation multiplie sous le toit de nos maisons et qui se louent, bonté du ciel ! terriblement cher, et qui rapportent, proportions gardées, beaucoup plus de revenus que les vastes appartements du premier étage.

Quiconque achète peu paye très-cher. On a beau parler de progrès, le bon marché reste aux grosses bourses comme un indestructible privilège ; l’air du pauvre, malsain et parcimonieusement mesuré, coûte un prix fou.

Les économistes n’ont pas encore supputé le rendement exact d’un rayon du soleil de Dieu, détaillé selon l’art des propriétaires en minces tranches qui s’en vont passant par les sabords d’un toit de cent vingt grabats.

Toit de haut bord, toit de hautes rentes, dont les misères additionnées donnent un bénéfice éblouissant !

Est-ce juste ?

J’ai entendu dire qu’on ne pouvait toucher à ces questions sans offenser la liberté.

Entre toutes les libertés, la plus sacrée est pourtant