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étoiles du firmament parisien. Son mari était véritablement comte et de la meilleure noblesse : il avait nom Chrétien Joulou du Bréhut. Nous avons raconté fort au long l’histoire de son mariage dans une de nos dernières compositions[1].

Ce brillant et chevaleresque nom de Clare ajouté au nom un peu obscur et très bretonnant de Joulou du Bréhut, aurait certes pu donner matière à contestation. Mais le général duc de Clare, seul représentant de la maison quasi souveraine de Fitz-Roy, loin de réclamer, avait noué des relations avec la belle comtesse. Joulou du Bréhut et Fitz-Roy de Clare s’étaient alliés une fois vers 1700 et tant. Les titres produits parurent suffisants à M. le duc.

Mme la comtesse avait d’autres belles connaissances et dans des camps fort divers. M. Schwartz, le banquier à la mode, la portait aux nues ; elle était la favorite du fameux colonel Bozzo, le saint de la rue Thérèse, qui achevait sa longue et pure carrière, entouré du respect de tous.

Et pourtant, je ne sais quelles rumeurs allaient et venaient. On s’étonnait que M. de Champmas eût confié ses filles à cette belle créature qui était née, en quelque sorte, le jour de sa première entrée dans un salon du faubourg Saint-Germain, au bras du comte Joulou du Bréhut, et dont personne ne connaissait le passé.

Le premier étage de la maison du quai des Orfèvres, était loué au nom du comte de Champmas et depuis un mois seulement.

  1. Cœur d’acier, deuxième série des Habits Noirs.