Page:Féval - La Rue de Jérusalem, 1868.djvu/68

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

derneau menuisa.

Puis on lava le carreau et l’on inventoria la valise.

Une demi-heure après, les trois malfaiteurs se glissaient hors de l’allée noire qui était l’entrée de la maison Boivin.

Coterie et Landerneau entrèrent au cabaret, Coyatier prit le quai des Orfèvres en descendant vers le Pont-Neuf. Il avait déjeté sa robuste taille de façon à paraître souffreteux ; il marchait en boitant, et l’un de ses bras, tordu par la paralysie, pendait inerte le long de son flanc.

Il s’arrêta un peu avant l’angle de la rue Harlay-du-Palais, et après avoir regardé tout autour de lui, pour voir s’il n’était point suivi, il souleva le marteau de la seule porte bourgeoise qui s’ouvrît sur le quai.

Cette porte appartenait à la maison à deux étages que nous avons observée déjà par la fenêtre de Paul Labre : la maison où nous avons vu le foulard rouge pendu au balcon du second, et, au premier, à travers les carreaux d’une belle et haute croisée, la gracieuse silhouette d’une jeune femme qui attendait.

La soirée avançait ; les cabinets de l’établissement Boivin s’étaient vidés l’un après l’autre. Le rez-de-chaussée lui-même allait perdant peu à peu ses chalands.

Dix minutes après le départ de Coyatier et de ses deux compagnons, au milieu du silence profond qui emplissait maintenant la cage de l’escalier tournant, un bruit de pas précipités se fit entendre.

Deux hommes montaient en courant. Celui qui allait le premier portait une petite lanterne.

— Tu es sûr d’avoir reconnu Coyatier, le