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machinalement. J’ai besoin de faire un tour, ce soir. À vous revoir, maman Soulas…

Il ajouta et sa voix tremblait :

— Je ne vous ai jamais assez remerciée de ce que vous avez fait pour ma mère, savez-vous ?

— Bon ! dit Thérèse, encore ces idées ! Je donnerais mon petit doigt pour vous voir heureux et content, Monsieur Paul.

— Cela viendra, maman Soulas. À vous revoir.

— À vous revoir… et ne nous faites pas faux bond demain à déjeuner, dites donc ! c’est comme ça qu’on s’abîme l’estomac.

Paul descendait l’escalier tournant.

À la hauteur du premier étage, il se rencontra avec un homme qui montait. Cet homme portait sous le bras un objet assez volumineux qui heurta la poitrine de Paul.

— Ah ! dit l’homme, pardon ; il fait noir comme dans un four, ici. Par hasard, ne seriez-vous pas M. Paul Labre ?

Le premier mouvement de Paul fut de répondre affirmativement, mais il se ravisa.

— Je n’ai plus d’affaires avec personne, pensa-t-il.

Et il ajouta :

— Non, monsieur.

— Le connaissez-vous, au moins ?

— Non.

Et il continua de descendre. L’autre continua de monter.