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Coterie et Landerneau échangèrent une poussée en témoignage de leur allégresse.

— En besogne ! ordonna Coyatier, le Badoît pourrait revenir. Bouchons ça en deux temps, et à la baraque !

Le plâtre frémit aussitôt dans l’auge de Coterie, tandis que Coyatier et Landerneau préparaient le panneau.

Ils travaillaient déjà avec un entrain admirable, lorsque la porte s’ouvrit pour la troisième fois, donnant passage à deux hommes, un grand et un petit.

— Un instant, mes agneaux, dit le plus grand des deux hommes, dont le large visage disparaissait presque sous les bords de son feutre mou. Il fait jour !

Ce fut comme si la foudre fût tombée au milieu des trois assassins.

— Toulonnais ! firent-ils tous à la fois avec un accent d’indicible terreur.

— Bonsoir, mes enfants, bonsoir, dit à son tour le plus petit des nouveaux arrivants.

— Le Père-à-tous ! murmurèrent les bandits tremblants.

Ils avaient conscience de leur trahison, ils savaient que jamais le châtiment ne se faisait attendre.

M. Lecoq ajouta :

— N’ayez pas peur. Vous allez trop vite à l’ouvrage, voilà tout. Puisque nous avons ici une armoire vide, nous allons y mettre quelque chose avant de la fermer, hé, pas vrai, papa ?