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nécessaires à la punition du grand coupable en chef.

Il ouvrit. Paul Labre entra, suivi de Badoît qui portait une boîte de forme oblongue.

La chambre était si petite qu’une fois la porte refermée, les nouveaux arrivants touchaient presque les bandits.

La première fois que Coyatier avait attaqué le mur, trois ans auparavant, il avait eu à faire une besogne longue et difficile. Aujourd’hui, ce fut bien différent. Quelques coups de pic brisèrent la mince couche de plâtre et mirent à nu des ossements rongés par la chaux vive : ce n’était déjà plus un squelette.

Paul Labre, le front pâle et couvert d’une sueur froide, commença son interrogatoire.

À ses questions, les trois assassins répondirent nettement et avec une sorte de respect.

Le résumé de leurs déclarations se peut faire ainsi :

On attendait le général comte de Champmas ; un homme vint qui fut égorgé à sa place. L’homme s’appelait Jean Labre ; on avait appris cela par les papiers trouvés dans sa valise. Le lendemain, à l’aide de ces papiers, Landerneau, dit Trente-troisième, avait eu l’audace de se présenter chez maître Hébert, notaire, rue Vieille-du-Temple, pour se faire délivrer un legs appartenant à la victime.

Le partage des valeurs contenues dans la valise avait permis aux trois bandits de se cacher et de pratiquer diverses méchantes industries.