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viens dans son intérêt.

» — De la part de qui venez-vous ?

» Le nom prononcé par M. V… me revint, et je repartis au hasard :

» — Je viens de la part de M. Vital.

» — Montez au premier à droite, me dit le concierge, et sonnez fort.

» Je suivis son indication. Au troisième ou quatrième coup de sonnette, la porte devant laquelle je me trouvais s’ouvrit. Je vis un homme de grande taille qui, dans l’obscurité de l’antichambre, me sembla vêtu d’une blouse d’ouvrier.

» Je ne lui laissai pas le temps de m’interroger et je lui dis :

» — Je viens de la part de M. Vital.

» Il s’effaça, j’entrai. Dès que la porte fut refermée sur moi, ce fut une nuit complète.

» — Avez-vous un message écrit ? me demanda l’homme en blouse.

» — Non, répondis-je, est-ce vous qui êtes le général comte de Champmas ?

» — Vous êtes ici chez M. Tuault, rentier, me fut-il répondu. Sortez, si vous vous êtes trompé de porte.

» J’étais profondément ému, mais non point troublé.

» — Je ne me suis trompé ni de porte ni de nom, répliquai-je ; je veux parler au général comte de Champmas.

» — De la part de M. Vital ?

» — De la part de M. Vital.

» — Alors, attendez.

» L’homme en blouse me laissa seul. L’instant d’après, un domestique entra avec une lampe qu’il déposa sur la table et se retira