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tinguées, qui avait eu, pendant assez longtemps accès dans un monde difficile et qui, dans ce monde, avait produit une certaine sensation.

Un prince, un prétendant, un imposteur sans doute ; mais, en France, le faux Démétrius sera toujours beaucoup plus intéressant que le vrai.

Outre ce crime d’espèce hyperdramatique, l’assassinat de M. Jean Labre, emmuré dans la vieille tour faisant le coin du quai des Orfèvres et de la rue de Jérusalem, il y avait à la charge de Louis-Joseph-Nicolas, dit le prince ou le duc de Bourbon, plusieurs autres méfaits, parmi lesquels on distinguait le meurtre de la veuve Thérèse Soulas, si bien connue dans le quartier de la préfecture.

Ce meurtre avait eu lieu au loin, en Normandie, où le prétendu fils de Louis XVII avait été le héros d’un roman très original.

Nous avons dû le dire déjà : Mathurine Goret et sa légende ne sont pas à la portée des imaginations parisiennes. Les cancans badauds avaient transformé la sordide Maintenon de l’Orne en une intrigante à trois poils, jolie, spirituelle, ambitieuse : une manière de Diana Vernon normande qui ne faisait pas mal du tout dans l’histoire.

Les uns lui donnaient vingt ans, les autres quarante ; c’était une ingénue ou une grande coquette ; l’ingénue était morte d’amour, la grande coquette avait été poignardée.

Dans l’une et l’autre version, la conspiration venait admirablement.