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re de police.

Ces trois fonctionnaires avaient salué le fils de saint Louis avec une sorte de dévotion.

— Moi, je jure, dit M. Lecoq, qu’à l’heure où le coup de fusil a été tiré et nous l’avons tous parfaitement entendu, M. Nicolas était au milieu de nous, en son château, sis au lieu des Nouettes, et je somme nos amis et voisins de porter témoignage.

Ce fut un cri général, une formidable clameur faite de toutes les réponses croisées. La conspiration entière témoigna d’une seule voix, les hommes, les femmes et l’ancien élève de l’école.

— J’y étais, dit le chevalier de la Prunelaye. Son Altesse… j’entends M. Nicolas, venait de finir son café au lait. Je le jure !

— C’était l’heure du grand lever, je le jure ! ajouta Poulain l’affûteur. Qu’on me donne à empoigner cet oiseau-là. On n’a pas besoin de ces frileux de gendarmes.

— Quand le coup de fusil est parti, cria un Portier de la Grille, le prince tournait ses pouces. Je le jure !

Mme Le Camus de la Prunelaye dit : — Et comme Son Altesse royale tourne bien ses pouces !

Du Molard, le neveu, ajouta :

— Je le jure !

— Je le jure ! répéta ce bon vieux colonel, qui ajouta en pinçant, comme un espiègle qu’il était, la main du fils de saint Louis :

— Comme ce l’Amitié y va, bibi, c’est un cœur !

Lecoq y allait supérieurement, en effet. C’était lui qui menait l’affaire.

Successivement, cependant, la plupart des gens de Paris étaient arrivés.

Il y avait évidemment convocation, et per-