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armés en guerre.

Dans le sentier qui descendait la rampe, on put voir les deux jeunes messieurs Portier de la Grille, munis chacun d’un fusil et de deux pistolets, qui se glissaient à pas de loup.

En même temps, au sommet du belvédère, la silhouette de l’ancien élève de l’école, M. Lefébure, futur ministre des travaux publics, se dessina. Il avait un sabre et une lorgnette de spectacle.

Partout, sur les six routes, on voyait maintenant un mouvement de gens à pied, à cheval et en voitures. La conspiration venait au secours de son chef.

— Parfait ! dit Lecoq à l’oreille du prince. Ah ! mon gaillard, c’est mené !

— Il a du talent comme un ange ! murmura le colonel, qui ajouta en serrant le bras de Lecoq :

— Toi, l’Amitié, je n’aime pas ton air. Tu montes un coup…

— Allons donc ! fit M. de la Perrière. Voici les gendarmes.

Il était radieux.

Et, en effet, une escouade de gendarmerie à cheval sortait du bois en ce moment. Le brigadier qui commandait n’était pas Chamoiseau.

À quelques pas de l’escouade, les autorités de La Ferté-Macé marchaient en bon ordre.

— Superbe ! dit Lecoq, magnifique ! complet !

— Mes chers Messieurs, reprit-il en s’adressant à Paul Labre et au général, j’ai ouï causer vaguement de ces Habits-Noirs. Ce sont d’adroits coquins, à ce qu’il paraît, car on ne les voit pas souvent en cour d’assises. Parlons net, maintenant que nous ne som-