rent et dans un monde que je respecte. Vous, je ne vous connais pas ; mais je connais celui-ci, ajouta-t-il en se tournant tout d’une pièce vers le prince : on ne se bat pas avec un homme de sa sorte.
La « scène du duel » comme l’avait désignée d’avance notre ami Pistolet, ne se dessinait pas d’une façon ordinaire.
Paul Labre avait les yeux sur le beau Nicolas qui affectait un air de superbe indifférence.
— Connaissez-vous la véritable position sociale de l’homme que vous outragez, Monsieur ? demanda Lecoq avec emphase.
— Oui, répondit le général, je la connais.
— Auriez-vous vraiment quelque sérieuse objection ?… commença encore Lecoq.
Le général l’interrompit, disant d’une voix nettement accentuée :
— Cet homme est un imposteur, cet homme est affilié à une association de malfaiteurs dont il est peut-être le chef et qui porte un nom redouté : les Habits-Noirs ; cet homme a essayé de m’assassiner ; cet homme a assassiné Jean Labre, frère de M. le baron d’Arcis.
Le colonel joignit ses mains maigres et tremblantes.
— Les Habits-Noirs ! répéta-t-il avec une sainte horreur. Ah ! grand Dieu !
M. Lecoq le calma du geste ; le prince souriait avec dédain.
— Ce n’est pas encore commencé, dit une voix chuchotant derrière la haie d’un champ voisin. Arrivez !
C’était le neveu du Molard, appelant le chevalier et la chevalière Le Camus de la Prunelaye qui se hâtaient maritalement à travers les blés coupés.
Le neveu du Molard et le chevalier étaient