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un lieu bien choisi pour un duel, car, de tous côtés, autour de la rencontre des chemins, en marchant deux ou trois cents pas, il était facile de trouver, sous bois, des terrains propices.

Dans chacune des voitures il y avait une boîte de combat.

Le général et Paul Labre descendirent les premiers.

La voiture des « gens de Paris » s’était arrêtée à une cinquantaine de pas de l’étoile, sur la route qui descendait des Nouettes.

Le prince et ses deux compagnons mirent pied à terre.

Lecoq avait la main dans celle du prince ; ils semblaient être les meilleurs amis du monde.

— Tout cela, dit Lecoq, est admirablement arrangé. Vous avez tout réglé, tout prévu, le diable lui-même ne trouverait pas à mordre dans votre plan. Où est Louveau ?… Tiens ! tiens ! le Paul Labre a trouvé un second : le général !

Le doigt du prince désigna furtivement le taillis, à droite de la plate-forme, en réponse à cette question : Où est Louveau ?

— Bonne portée ! approuva Lecoq. Et vous êtes sûr de la gendarmerie ?

— Le mot d’ordre est venu de Paris, répondit le beau Nicolas ; on me ménage à outrance… Et, après tout, le général n’est que toléré.

M. Lecoq lui serra encore la main.

— En vérité, fit-il, c’est dommage de n’avoir pas de spectateurs pour une comédie si bien montée !

Le fils de saint Louis répliqua :

— Nous aurons pour spectateurs tous nos amis, car je les ai fait supplier de ne pas venir.