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les petites villes, la solennelle légende : Gendarmerie départementale.

Pistolet était d’opinion qu’on se servît, pour mettre la force armée en mouvement, de la simple déclaration du meurtre commis sur la personne de Thérèse Soulas.

Il se trouva que l’autorité, déjà informée, avait fait le nécessaire.

La tête de M. Badoît n’était ni assez large, ni assez forte, pour contenir tout ce que lui avait dit le gamin. Il parla, en un moment où celui-ci faisait de la diplomatie avec le brigadier.

Il parla de M. Nicolas, des gens de Paris, de la conspiration et des étranges batteries dirigées contre le coffre-fort de la Goret.

La prudence des sénateurs de La Ferté-Macé n’avait pas été mise à une pareille épreuve depuis la fondation de la ville.

Il y eut conseil, et, dès l’abord, M. Badoît fut en butte à de violents soupçons. La tournure de son aide de camp Pistolet ne contribua pas peu à ce résultat.

Après une délibération longue et un peu confuse, le juge de paix, le commissaire de police et le dernier gendarme disponible, commandé par le brigadier, durent prendre la route de Mortefontaine, pour arrêter le baron d’Arcis, contre qui s’élevaient des préventions formidables, et ramener probablement en fourgon cet officieux M. Badoît, avec son aide, porteur d’une si méchante mine.

Tel était l’avis général, parmi les représentants de l’autorité, à La Ferté-Macé.

Les magistrats partirent en charrette, les deux gendarmes allèrent à cheval, ainsi que M. Badoît et Pistolet, qu’on gardait positive-