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sité ; elle se vendit pour acheter cette intelligence, organisée pour le mal, qui tuait sans rémission, comme un poignard empoisonné.

Suavita dormait, couchée sur le canapé du salon.

Les premières lueurs de l’aube se montrèrent aux fenêtres. Le général comte de Champmas et Paul Labre étaient assis auprès de la table, causant tout bas.

Ils avaient veillé toute la nuit ensemble.

— Monsieur le baron, dit le général, votre père était mon ami et mon compagnon d’armes ; vous avez sauvé ma fille, je suis la cause innocente de la mort de votre frère, puisque le coup qui l’a frappé m’était destiné. Je connais la main qui vous attaque : on ne se bat pas contre de pareils adversaires. Vous ne vous battrez pas.

— Je ne me battrai pas, Monsieur le comte, répliqua Paul, je punirai, et ensuite tout sera fini pour moi, car ma vie est brisée.

Le général lui tendit la main.

— J’aurais été votre témoin dans un duel, Monsieur le baron, dit-il encore. Quoi que vous jugiez convenable de faire aujourd’hui, je vous accompagnerai et je vous servirai.