Page:Féval - La Rue de Jérusalem, 1868.djvu/510

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

La porte retomba sur elle. Suavita s’éveilla, disant :

— Paul !… oh ! comme je demandais à Dieu de pouvoir prononcer un jour votre nom.

Ysole de Champmas ne rentra même pas au château de son père. Sa destinée était accomplie : elle avait choisi la voie du désespoir.

Le lecteur a deviné le nom de l’homme qui avait complété sa perte.

Cet homme a joué dans notre drame actuel un rôle en apparence secondaire, quoiqu’il en tînt tous les fils dans sa main et qu’il en préparât dès longtemps en silence le dénouement inattendu.

C’était le bandit Toulonnais-l’Amitié, l’Ajax des Habits-Noirs : M. Lecoq de La Perrière, ce terrible don Juan qui détestait les femmes et qui les prenait par le dédain.

Toute femme, entre ses mains, était un instrument ou une arme. Il avait juré la perte de son associé et complice le faux prince, fils de Louis XVII, parce que l’influence de celui-ci menaçait la sienne. Il s’empara d’Ysole, qui avait une injure à venger, tout exprès pour lancer Paul Labre contre l’ennemi commun.

Ce fut une liaison bizarre. Lecoq n’aimait pas Ysole qui le haïssait d’instinct. Il y eut une heure où elle l’admira dans sa perver-