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nité du corps, un éclat qui témoigne hautement et qui éblouit comme l’évidence.

Suavita, cette pure enfant, ne pouvait défendre Paul Labre qu’elle ne savait pas encore accusé ; mais la limpidité immaculée de son regard valait tous les plaidoyers du monde.

Ce jeune, ce doux regard parla, quand elle connut l’accusation portée contre son ami.

Ce fut une scène étrange et qui serait curieuse à raconter que l’interrogatoire de Blondette, heureuse d’abord entre les bras de son père retrouvé, puis indignée et révoltée, puis hautaine et dédaignant presque de répondre aux questions qui lui semblaient offenser Paul.

Bien que le général ne fût point, comme ce dernier, habitué à traduire les signes de la fillette, il y avait dans ses grands yeux une éloquence tellement irrésistible, une si vive expression dans ses gestes que cette explication muette avait fait déjà tomber bien des doutes.

Après une heure de pantomime, entrecoupée de colères et de caresses, le général sut une grande partie de ce qu’il voulait savoir.

Blondette, en quelque sorte, lui raconta son histoire.

Le comte de Champmas vit successivement, dans ce récit figuré, sa chère petite fille bâil-