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fille cette relique, sans lui dire que les cheveux, coupés par elle-même, avaient appartenu à Mme de Champmas.

Impossible de produire avec ce médaillon aucun effet capable d’attendrir, pendant cent représentations, Clampin, dit Pistolet, et les lettrés de sa force.

Suavita reprenait sa pantomime au point où elle avait été interrompue.

Si elle apportait le médaillon, c’était pour forcer Paul à prononcer le nom de Thérèse Soulas.

Ceci rentrait dans leurs façons de converser.

Paul, en effet, qui savait d’où venait le médaillon, nomma Thérèse Soulas. Suavita n’attendait que cela ; elle montra de la main le fusil d’abord, puis Paul lui-même, et ce double geste fut si terriblement significatif que Paul s’écria :

— Thérèse est morte assassinée et on m’accuse de ce crime !

Suavita joignit les mains et les posa sur son cœur.

— Pas moi ! criait ce mouvement plein d’une confiante adoration.

Puis ses yeux supplièrent.

Puis encore, elle montra la porte.

— Fuir ! dit Paul avec indignation.

Elle s’agenouilla suppliante et prit sa main qu’elle porta jusqu’à sa bouche.

Paul restait pensif. Il songeait à cette réunion qu’il avait vue au château neuf-Goret. Malgré lui et sans avoir aucun motif