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Un soupir sortit de l’ombre.

— Est-ce que tu es là, fillette ? demanda Paul malgré lui.

Et certes, il n’attendait point de réponse.

Mais un pas furtif effleura le parquet, et la lune, qui émergeait hors de la nuée, éclaira la forme gracieuse de la pauvre petite muette.

— Petite folle ! murmura Paul. Je n’ai pas le cœur à jouer. Voulais-tu me faire une niche ou me surprendre ?

Blondette continua d’avancer.

Paul l’attira contre lui, et, selon sa coutume, essaya de lire sa réponse dans ses yeux.

— Tu ris, dit-il, espiègle !

La lumière de la lune est trompeuse. Blondette ne riait pas.

Paul sentait son sein battre violemment. Il crut entendre un sanglot.

— Qu’as-tu donc, chérie ? interrogea-t-il tout inquiet déjà.

Blondette appuya sa tête contre sa poitrine.

Paul, effrayé, prit une allumette et l’enflamma. En approchant le feu de la bougie, il put voir le charmant visage de Suavita rouge à force de pleurer et encore tout inondé de larmes.