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l’allée.

— Comment ! comment ! s’écrièrent les hobereaux, jouant à la rigueur leur rôle de prudhommes factieux. Y pensez-vous, Monseigneur ? C’est contre toutes les règles.

— Messieurs, répliqua le prince, on demande ici M. Nicolas et non point le fils du malheureux dauphin de France. Soyez prudents. L’illustre sang qui coule dans mes veines a des ennemis implacables. Vous êtes ici des voisins chez un voisin ; nous sommes une réunion de campagne, mettez de côté toute marque de respect, je le veux.

Ceci était encore un rôle. Les hobereaux, tout heureux de le jouer, prirent aussitôt des postures sans gêne.

C’étaient de forts comédiens.

Paul Labre, cependant, avançait lentement.

Comme tout le monde, il avait eu vent de la conspiration à laquelle les conjurés de bonne foi donnaient une suffisante publicité par leurs vanteries ; néanmoins, une nuance d’étonnement se refléta sur son visage grave quand il vit cette nombreuse assemblée.

Il regarda les gens de Paris et salua les dames avec courtoisie.

Il n’était point dans son caractère de railler.

Quelqu’un qui ouvrait des yeux larges comme des portes cochères, c’était Pistolet, oppresseur du fils Goret.

Il bâillonnait ce dernier avec un redoublement d’énergie, et pensait :

M. Paul a changé ; mais, c’est égal, n’y