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Pourquoi venait-il ?

C’était un garçon intrépide. Son affaire avec le général de Champmas avait fait grand bruit autrefois dans le monde des agents et des malfaiteurs. Le nom de Paul Labre était resté célèbre.

En outre, il avait cet avantage — ou ce malheur — d’appartenir à une redoutable école.

Ce n’était pas un « bourgeois » comme celui-ci ou celui-là.

Il avait vécu dans un milieu qui enseigne : il sortait de la rue de Jérusalem.

C’était un profès, et il en donnait la preuve, puisque, au lieu de laisser tout le soin de sa vengeance à la police ordinaire, il s’était fait une brigade à lui, nombreuse ou non, peu importait.

Les Habits-Noirs n’en étaient pas à regretter le meurtre de Jean Labre, meurtre inutile à l’association et qui lui avait suscité ce dangereux ennemi : le frère de la victime. C’était ce meurtre surtout que M. Lecoq reprochait au fils de saint Louis, comme un crime de lèse-confrérie.

Pourquoi Paul Labre venait-il ? Était-ce déjà le coup de feu de la Belle-Vue-du-Foux qui l’amenait ? Avait-il trouvé la trace des assassins de son frère ? Était-il seul ? Arrivait-il avec l’appui de la force publique ?

C’étaient là, il faut le reconnaître, pour une partie des personnes présentes, des questions de vie et de mort.

Pour le faux prince, en particulier, c’était une épée nue, plantée entre ses deux yeux.

Car la grande loge des frères de la Merci,