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appartenait la fenêtre où le foulard rouge avait été signalé n’avait point de locataire.

— Eh bien ! dit Badoît, je suis entré tantôt chez Paul Labre. Je l’aime, moi, cet enfant-là. Vis-à-vis de sa fenêtre, sur le quai, il y a une maison…

— Celle où habite la fille du général ! l’interrompit-on de toutes parts à la fois.

— La fille du général, ou plutôt les filles, car on dit que la cadette est là aussi maintenant, demeurant au premier. C’est au second, sur un balcon désert, que j’ai vu un foulard rouge, flottant comme un drapeau…

— Et c’est tout ? interrogea Chopand.

— J’ai été commandé, répondit Badoît, pour fouiller le cabaret des Reines-de-Babylone, rue des Marmouzets, où M. Vidocq pensait trouver Coyatier. En revenant des Reines-de-Babylone, où nous n’avons rien trouvé, j’ai visité, pour mon compte, tous les garnis des environs. J’avais mon idée : je cherchais le nom de Gautron écrit à la craie jaune…

— Tiens ! tiens ! s’écrièrent les convives ; pas mal !

— Rien, et pourtant, le marchef ne doit pas être loin ; je le flaire, je le sens.

— Demain matin, mes petits, dit Mégaigne, à la première heure, rendez-vous à la maison du général. Je me charge du mandat de perquisition. Nous la retournerons comme un gant, cette baraque-là. Est-ce dit ?

— C’est dit ! fut-il répondu à l’unanimité.

Mme Soulas frappait pour la dixième fois à la cloison et criait :

— Pour le café, monsieur Paul ! Venez