Page:Féval - La Rue de Jérusalem, 1868.djvu/438

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

le point de faire une marque à la porte de cette maison qui, évidemment, ne contenait pas ce qu’il cherchait.

Mais, avant de sortir du parc, il aperçut, dans une ombreuse allée, un vieillard au sourire doux qui semblait avoir plus de cent ans.

Ce vieillard s’appuyait au bras d’une jeune femme merveilleusement belle, en qui Pistolet reconnut la comtesse Corona.

Il se dit :

— Puisque voici les amis de mon ami Trois-Pattes, c’est là : je reviendrai.

Nous l’avons trouvé revenu après sa visite à la maison de Paul Labre.

Certes, cette visite l’avait rejeté bien loin de la comédie entrevue par lui au château neuf. Aucun écho de la conspiration n’arrivait jusqu’à la demeure de Paul Labre, et pourtant, l’instinct détectif était si étrangement développé chez notre gamin qu’au premier indice rencontré sur sa route, il flaira la piste.

Voici quel fut cet indice :

En sortant du logis de Paul Labre, Pistolet, qui suivait la marge des champs, entendit dans un chemin creux un jeune gars qui pleurait et un homme qui le consolait, disant :

— Tu es bête ! à ta place, moi, j’aurais bientôt de quoi.

Le jeune gars était Vincent Goret, l’éclopé, chassé pour ses trente-cinq sous de casse.

L’homme était de Paris et Pistolet se souvint de l’avoir vu jouer la poule à l’estaminet de l’Épi-Scié.

C’était plus qu’il n’en fallait pour éveiller son attention.

Pistolet se coucha le long de la haie pour écouter mieux.

— C’est d’aller chez ta mère, reprenait l’homme. Elle a de l’argent plus gros qu’elle. Tu demandes cent francs du premier