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être le chevalier d’honneur de la princesse Goret.

À la droite du vicomte, il y avait un prêtre.

Venaient ensuite les « demoiselles de Paris », lesquelles avaient bien l’air qu’il fallait et s’entretenaient avec deux gentilshommes improvisés : les nommés Cocotte et Piquepuce, honorablement connus au parquet de la capitale.

Les « demoiselles de Paris », titrées aussi filles d’honneur, appartenaient naturellement à la première noblesse du royaume. On les appelait Clorinde de Biron et Joséphine de Noirmoutiers, mais, de leur vrai nom, c’étaient Mlle Pruneau, piqueuse de bretelles, et Mlle Mèche, ancienne figurante au théâtre Bobino, actuellement sans profession.

Mèche était une drôle de petite bête, chiffonnée, éveillée, effrontée, qui méritait bien les hommages de notre ami Pistolet.

Mèche et sa compagne avaient des toilettes de cour et des bijoux, chacune pour plusieurs milliers de louis.

On en aurait eu cent sous au Temple.

L’affaire était réellement montée sur un certain pied.

Pour vous convaincre que l’affaire en valait la peine, il vous eût suffi de passer le seuil et de vous asseoir, à droite de la porte, en dehors, sur un banc de bois qui était là boitant.

Deux personnes s’y reposaient déjà et feuilletaient un monumental dossier, lequel contenait les extraits des titres de propriété composant la fortune immobilière de Mathurine Goret, femme Hébrard.

Nous l’avons bien nommée : la fermière de Carabas ; en terres, métairies, forêts, moulins, prés, chènevières, landes, lopins de labours, etc., elle possédait une demi-province.

Les contrats étaient au nombre de plus de