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fille, car le général semble n’avoir plus rien dans le cœur pour l’autre, si digne de sa mère et si indigne de lui.

» La personne qui prend la peine d’adresser ce billet au général le fait dans une bonne intention d’abord, et ensuite pour rendre à P. L. la monnaie de sa pièce. Les H. N. sont aussi loin du général que P. L. en est rapproché. C’est au général qu’il appartient d’agir.

» Le général aura des renseignements précis et complets auprès de la femme T. S. ; voici pourquoi : P. L. joue ici double jeu, comme toujours. Pensant avec raison que la fille légitime, à l’usé, sera meilleur teint que la fille légitimée, il a abandonné Ysole pour cette pauvre petite Suavita.

» Il est temps, P. L. se défie déjà de la femme T. S. Or, quand quelqu’un le gêne, à bon entendeur, salut ! »

Il y avait un post-scriptum ainsi conçu :

« Il est temps, je le répète. Étant donné le caractère de P. L., les heures de la femme T. S. sont comptées. »

Le général, à la lecture de cette lettre, avait été frappé vivement et profondément.

Cependant il ne croyait pas.

Il n’osait pas croire à ce bonheur inespéré : l’existence de sa plus jeune fille, perdue depuis trois ans.

La lettre disait vrai : tout ce qu’il y avait d’amour paternel en son cœur s’était reporté sur Suavita : Ysole lui inspirait un sentiment malaisé à définir où des restes de tendresse passionnée ne pouvaient vaincre une instinctive et plus forte répulsion.

Il ne pouvait pas croire non plus aux accusations violentes portées contre Paul La-