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fonctions.

» On parle surtout de l’évasion favorisée par les H. N., et dont le résultat devait être le meurtre du général, lequel ne dut son salut qu’au hasard, — aidé par le dévouement de la femme T. S., qui avait ses raisons pour se montrer dévouée.

» Trois assassins attendaient le général derrière la porte, où le nom de Gautron était tracé à la craie jaune.

» Voilà l’histoire ancienne, à laquelle on ne veut ajouter qu’un détail. P. L… était l’amant de la fille de T. S…, qui devenait l’héritière unique du général par la disparition de sa jeune sœur.

» Le général, ici, doit comprendre à demi-mot.

» La moitié seulement du plan réussit. Le général évita le piège, mais sa plus jeune fille, — sa fille légitime, fut enlevée. Par qui ? Par P. L…, bien entendu.

» Voici maintenant l’histoire moderne.

» La femme T. S. fut chargée de garder la jeune Suavita, devenue muette et presque idiote, à la suite de la frayeur qu’elle éprouva, la nuit de l’enlèvement. Ces deux circonstances expliqueront au général comment on a pu isoler la pauvre enfant. Personne ne s’étonne en voyant séquestrer les infirmes ou les fous. Elle est infirme et folle.

» La femme T. S. n’a jamais maltraité Suavita de Champmas, mais l’intérêt de sa fille faisait d’elle une sévère sentinelle.

» Aucun étranger ne pénètre chez P. L. qui habite maintenant la maison de feu sa tante, à Mortefontaine.

» Les gens qui s’y connaissent prétendent qu’il faut toujours cacher un objet le plus près possible de celui qui le cherche. Le général comte de Champmas demeure à une lieue de sa fille, de sa vraie fille, de sa seule